Ce travail a été financé par l'Agence de la santé publique du Canada, dans le cadre d'une initiative plus vaste visant à définir l'état de la recherche sur le suicide et sa prévention concernant des groupes sociaux particuliers, afin d'identifier les lacunes existantes et les opportunités de nouvelles recherches et de mobilisation des connaissances.
Il est régulièrement démontré que les communautés bispirituelles, lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, en questionnement et intersexes (2SLGBTQI) présentent un risque accru de suicide (incluant l'idéation, la planification et les tentatives de suicide) par rapport aux individus hétérosexuels et cisgenres.
En effet, les personnes 2SLGBTQI sont cinq à dix fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide par rapport aux personnes cisgenres et hétérosexuelles (Bauer et al., 2015 ; Salway et al., 2019). Le suicide touche les personnes 2SLGBTQI de tout âge et n'est pas un problème limité aux jeunes. En outre, il continue d'affecter les personnes 2SLGBTQI aujourd'hui, malgré d'importants changements sociaux, culturels, politiques et juridiques au Canada. Tout porte à croire que le suicide pourrait être une cause majeure de décès chez les personnes 2SLGBTQI (Hottes et al., 2016).
Les personnes qui pensent au suicide éprouvent généralement une grande douleur émotionnelle, mais il existe des moyens de la prévenir, de l'atténuer et d'aider les individus à y faire face. Cependant, les interventions de prévention conçues pour les communautés 2SLGBTQI sont pratiquement inexistantes. Cela est dû, en partie, au manque de connaissances relatives aux facteurs de risque et de protection des 2SLGBTQI, mais aussi à la visibilité limitée des communautés 2SLGBTQI dans les discours nationaux sur le suicide (Ferlatte, Salway, Oliffe, et al., 2020). Afin de stimuler la recherche sur la prévention du suicide pour les 2SLGBTQI, ce rapport passe en revue la littérature internationale et canadienne de la dernière décennie pour identifier les lacunes et les orientations futures recommandées, et réuni quatorze intervenants pour formuler des recommandations.