Les moustiques Aedes, responsables de la transmission de maladies arbovirales telles que la dengue, le chikungunya et le Zika, sont des moustiques opportunistes adaptés aux environnements urbains et la mauvaise qualité des logements, la gestion de l'assainissement et la qualité globale des contextes d'habitation sont des facteurs déterminants pour la propagation durable des maladies arbovirales.
Il n'existe actuellement aucun traitement antiviral contre les arbovirus et, jusqu'à ce que des vaccins efficaces soient largement disponibles dans le commerce, la lutte contre ces maladies passe obligatoirement par des moyens environnementaux (par exemple la destruction de l'habitat de ces insectes), chimiques (par exemple, larvicide), biologiques ou par des campagnes d'éducation.
La surveillance épidémiologique est donc essentielle au succès du contrôle et de la prévention des maladies arbovirales, car elle fournit des données permettant de suivre les tendances et les épidémies et d'identifier les zones où il convient de cibler la communication des risques, les conseils aux voyageurs et la réponse entomologique.
La Colombie présente l'une des charges d'arbovirus les plus élevées d'Amérique du Sud. Le pays a connu un état d'hyperendémicité entre 2014 et 2016, avec une co-circulation de plusieurs virus transmis par les moustiques Aedes, notamment une syndémie de dengue, de chikungunya et de Zika en 2015. C'est donc un terrain d'étude propice pour étudier la co-occurrence des trois arbovirus et y identifier les modèles d'introduction et la propagation de ces virus.
C'est l'objet de l'étude menée par le groupe de recherche mené par la professeure Kate Zinszer, du Département de médecine sociale et préventive et publié dans le journal PLOS Neglected Tropical Diseases sous le titre "Spatio-temporal clusters and patterns of spread of dengue, chikungunya, and Zika in Colombia". Le groupe de recherche est composé de Laís Picinini Freitas (post-doctorat, DMSP, École de santé publique de l'Université de Montréal), Mabel Carabali, Mengru Yuan, Gloria I. Jaramillo-Ramirez, Cesar Garcia Balaguera, et Berta N. Restrepo.