Il existe peu de données publiées sur l'impact de la coexposition sur la toxicocinétique des pesticides chez les travailleurs agricoles, nécessaires pour une interprétation adéquate des données de biosurveillance de l’exposition.
Une recherche menée par Michèle Bouchard (professeure, vice-doyenne à la recherche et au transfert de connaissance), Marc Bossou (diplômé du doctorat en santé publique option Toxicologie et analyse du risque) et Jonathan Côté (agent de recherche) vient d'être rendue publique par l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et vise à évaluer cet impact.
L'étude a examiné l'effet de l'exposition simultanée à deux pesticides (lambda-cyhalothrine et captane) sur les travailleurs agricoles, en se concentrant sur les biomarqueurs d'exposition aux pesticides. L'équipe de recherche a constaté que la coexposition n'avait pas d'impact significatif sur les niveaux de ces biomarqueurs, ce qui signifie que l'exposition à ces deux pesticides ensemble n'augmentait pas la quantité de pesticides détectés dans l'urine des travailleurs. Cependant, ils ont observé que les applicateurs de pesticides étaient généralement plus exposés que les travailleurs effectuant d'autres tâches dans les champs, tels que le désherbage et la cueillette. Certains applicateurs avaient des niveaux d'exposition pouvant dépasser les limites de sécurité recommandées.