Restrictions dans les déplacements, couvre-feu, fermeture de services...La pandémie de COVID-19 a pu augmenter le risque de violence sexuelle et entre partenaires intimes et rendre les services pertinents moins accessibles. En se basant sur le point de vue des travailleurs et travailleuses confrontés à ces problématiques, l'étude publiée dans la revue BMC Women's Health fait la lumière sur la façon dont la pandémie de COVID-19 a affecté les survivants avec lesquels ils travaillent.
Menée par Sonia Michaelsen (doctorat en santé publique, ESPUM), Hervé Djiofack (doctorat en santé publique, ESPUM), Olivier Ferlatte (professeur adjoint, Département de médecine sociale et préventive), Bilkys Vissandjée (professeure titulaire, Faculté des sciences infirmières) et Christina Zarowsky (professeure titulaire, Département de médecine sociale et préventive), l'étude qualitative a colligé les témoignages de 17 membres de la direction et du personnel de première ligne d'organisations qui soutiennent les survivants de la violence sexuelle et des partenaires intimes dans tout le Canada.
Ainsi, les informations collectées montrent que, selon les fournisseurs de services, les survivants de violence sexuelle et de violence à l'égard d'un partenaire intime au Canada ont dû faire face à plusieurs défis durant la pandémie, notamment une capacité réduite d'échapper à leur situation, un isolement accru, des décisions de plus en plus complexes et une vulnérabilité accrue. Les résultats de l'étude démontrent qu'il est essentiel d'adopter une approche plus large et plus holistique pour lutter contre la violence à l'égard des partenaires intimes et la violence sexuelle en s'attaquant également aux problèmes socioéconomiques tels que la pauvreté et la marginalisation.