Le suicide masculin est un facteur important de mortalité prématurée et figure parmi les dix principales causes de décès en Amérique du Nord, selon les plus récentes données du CDC, de l'OMS et de l'Agence de santé publique du Canada.
Parmi eux, les hommes gais vivant avec le VIH représentent un groupe à risque particulièrement élevé de suicide. Cependant, on sait peu de choses sur les mécanismes de résilience dans le contexte de la suicidalité chez ce groupe particulier d'hommes.
Menée par une équipe composée de Ingrid Handlovsky (University of Victoria, C-B), Olivier Ferlatte (professeur adjoint au Département de médecine sociale et préventive de l'ESPUM), Hannah Kia (UBC School of Social Work, Vancouver), Rod Knight (UBC Faculty of Medicine), Alex Broom (University of Dydney, AU) et John Oliffe (University of Victoria, C-B), l'étude intitulée "Processes underpinning survival in gay men living with HIV and a history of suicidality" et parue dans la revue Sociology of Health and illness s'appuie sur des méthodes de photovoice et de théorie ancrée pour examiner les processus qui sous-tendent la survie des hommes gais vivant avec le VIH qui ont connu la suicidalité.
Vingt-deux hommes gais établis au Canada ont participé à l'étude en prenant des photos pour décrire et discuter de leurs perspectives sur leurs mécanismes de résilience face à la maladie et au suicide. Les analyses ont révélé trois processus qui ont soutenu la survie de ces hommes : (1) établir des liens avec des soutiens clés, (2) retrouver le caractère sacré de la nature et du plein air, et (3) offrir de l'aide de façon utile et concrète.
Ces résultats ont mis en évidence l'utilité de la connexion et de la communication thérapeutique, de l'écoute et du soutien fournis par les amis, la famille et les professionnels. La mise en avant dans les résultats du retour à la nature et au sacré du plein air et de l'extérieur a mis l'accent sur la capacité de guérison des espaces verts extérieurs. Enfin, apporter de l'aide en tant que valeur ajoutée utile tend à illustrer le sens et l'accomplissement que les hommes retirent du soutien apporté à autrui. Ces résultats peuvent éclairer les interventions de santé publique et de soins primaires visant à favoriser la résilience et l'adaptation des hommes homosexuels et, en définitive, les efforts de prévention du suicide.