Face à cette situation, l'Organisation mondiale de la santé préconise de favoriser l'autonomie des jeunes vis à vis des parents en matière d'accès aux services de santé, afin de remédier à ce problème de santé mondial. Cependant, il existe des lacunes dans la littérature pour comprendre comment l'autonomie des jeunes peut être favorisée pour accéder à ces services de santé sexuelle et reproductive (SSR).
En 2019-2020, l'équipe de recherche composée de Julien Brisson (candidat au doctorat en bioéthique, ESPUM), Vardit Ravitsky (professeure titulaire, Département de médecine sociale et préventive, ESPUM et Harvard Medical School) et Bryn Williams-Jones (professeur titulaire et directeur du Département de médecine sociale et préventive) a menée des entretiens semi-structurés avec 45 jeunes âgés de 14 à 23 ans en Colombie pour explorer comment ils pourraient souhaiter que leur autonomie soit favorisée pour accéder aux SRS.
Ces recherches sont présentées dans l'article intitulé "Colombian Youth Express Interest in Receiving Sex Education from their Parents" et paru dans la revue Sexuality and Culture.
Menées dans différents contextes culturels, elles ont montré que les jeunes ne souhaitent généralement pas parler de sexualité avec leurs parents, mais qu'ils expriment un fort désir de pouvoir parler ouvertement avec leurs parents de leur santé sexuelle et reproductive. L'une des principales plaintes de ces jeunes était que leurs parents n'avaient pas les connaissances nécessaires pour les aider à prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle et reproductive (par exemple, choisir une option contraceptive).
Comme solution potentielle, les participants se sont montrés enthousiastes à l'égard d'initiatives qui pourraient fournir aux parents une éducation sexuelle complète afin qu'ils puissent à leur tour, aider leurs enfants à faire des choix éclairés pour leur santé sexuelle et reproductive.