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COVID-19 : expansion des compétences en réponse à la pandémie

Les diplômés Louis-François Tétreault (sciences biologiques 2009, santé environnementale et travail 2011 et santé publique 2017) et Jean-Bernard Drapeau (santé environnementale et travail 2010) partagent leur réflexion sur les changements professionnels qu’ils ont vécus au courant de la dernière année.

Louis-François Tétrault

Jean-Bernard Drapeau

Louis-François Tétreault, PhD - toxicologue au Service Environnement urbain et saines habitudes de vie à la Direction de santé publique du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Déplacement du champ d’action pour soutenir différents départements de la Ville de Montréal pendant la pandémie 

«Habituellement, c’est le médecin de garde qui a la responsabilité de faire la coordination des mesures d’urgence auprès des partenaires de la métropole, comme le Service de police de la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal. J’ai plutôt le rôle de professionnel de santé publique pour aider dans l’élaboration des mesures. Ces dernières pouvaient s’étendre de quelques jours à quelques semaines, par exemple pendant les canicules ou les inondations.  

«Avec la pandémie, les mesures d’urgence sont en vigueur depuis plus de 14 mois, c’est donc une situation exceptionnelle qui a déplacé mon champ d’action. Aujourd’hui, nous sommes une équipe complète d’experts pour faire la coordination des mesures d’urgence auprès des partenaires. Nous avons le rôle de soutien, de compréhension des consignes et d’analyse des activités proposées.  

«En attendant, plusieurs enjeux de santé publique nécessitant des actions immédiates continuent de se manifester, et certains ont été exacerbés par la pandémie. Mes tâches de coordination des mesures d’urgence s’ajoutent donc à celles que j’avais déjà avant la pandémie. Même si certains aspects ont été mis de côté, comme c’est le cas pour plusieurs professionnels dans mon domaine, j’ai la cour remplie. Je dirais même un peu trop. Les dernières nouvelles sont tout de même encourageantes.» 



Jean-Bernard Drapeau - Professionnel de la santé environnementale à la Direction de santé publique de la Montérégie.

Pour répondre aux besoins d’une situation exceptionnelle

«Mes tâches habituelles consistent, entre autres, en l’analyse d’études de répercussions, la participation au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et je peux répondre à des citoyens qui auraient des inquiétudes liées à la santé environnementale dans leur vie quotidienne.  

«Au début de la pandémie, il a fallu penser rapidement à des manières de soutenir les efforts de réduction de la propagation du virus. J’ai donc joint une équipe pour appeler les personnes ayant été en contact avec des cas de COVID-19 et leur transmettre les indications pour qu’elles se placent en isolement. Ça représentait un grand volume d’appels chaque jour, dans une situation en constante évolution.  

«Régulièrement, les consignes à la population, les informations que nous devions colliger et même le logiciel que nous devions utiliser changeaient, et il fallait s’ajuster. Je pense que les professionnels de la santé étaient bien placés pour faire ce travail, mais ultimement, comme beaucoup de personnes, nous devions nous aussi composer avec la réorganisation du travail, les relations sociales bousculées, la crainte pour notre santé, l’implantation du télétravail, etc.  

«Pour ma part, j’avais souvent l’impression de ne pas être à jour et suffisamment efficace. Je pense également à tous les dommages collatéraux en matière de santé publique de façon plus large que nous commençons à voir émerger et dont nous ne comprendrons pas l’ampleur avant plusieurs mois, voire plusieurs années; ce n’est pas évident à concilier. Il faut toutefois se rappeler que c’est une situation exceptionnelle et que nous ne sommes pas seuls dans cette épreuve.»