L'École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM) offre chaque année une programmation de conférences magistrales mettant à l'honneur ses professeur(e)s et leurs travaux de recherche autour d'enjeux contemporains en santé publique.
Automne 23 / Hiver 24
L'hygiène du travail, une priorité en santé publique.
Présentée par Maximilien Debia, professeur titulaire au Département de santé environnementale et santé au travail. Diplômé en sciences de la vie et de la terre de l’Université Claude Bernard Lyon 1, Maximilien Debia détient également une maîtrise en santé environnementale et santé au travail et un doctorat en santé publique de l’Université de Montréal. Il a créé le Laboratoire d'hygiène du travail de l'Université de Montréal et en est le responsable depuis sa création en 2010. Il enseigne les méthodes d’évaluation des expositions aux contaminants chimiques et biologiques des milieux de travail ainsi que les méthodes de maîtrise des risques. Il est professeur titulaire au département de santé environnementale et santé au travail de l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Il est membre du conseil scientifique du Centre de recherche en santé publique et est responsable de l’axe de recherche « Environnement, milieux de vie et santé ».
Résumé de la conférence : L’hygiène du travail, est une « science qui vise à prévoir, identifier, évaluer et maîtriser les facteurs et les contraintes propres au travail ou qui en résultent et qui sont susceptibles d’entraîner la maladie, l’altération de la santé et du bien-être des travailleurs, tout en tenant compte des impacts éventuels sur la communauté avoisinante et sur l’environnement général ». Cette discipline traite de prévention et nécessite des interventions multiniveaux pour éviter l’apparition des maladies. La multiplicité des situations d’exposition, les millions de travailleurs canadiens exposés à des contaminants, l’importance de la durée et de la fréquence des expositions et le fardeau autant financier qu’humain des lésions professionnelles exigent des interventions pour éliminer les dangers et maîtriser les expositions. Le programme de recherche du professeur Maximilien Debia du laboratoire d’hygiène du travail vise à produire des nouvelles connaissances pour mettre en place des moyens de maîtrise des contaminants des milieux de travail et ainsi offrir des environnements sains aux Québécois et aux Canadiens.
Automne 22 / Hiver 23
Aspects éthiques & sociaux des tests prénataux : un regard vers l'avenir de la grossesse ?
Présentée par Vardit Ravitsky, Présidente et directrice générale du Hastings Center, professeure titulaire au Département de médecine sociale et préventive (DMSP) de l'École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM) et maître de conférences en santé mondiale et médecine sociale à la Harvard Medical School. Elle est également présidente sortante et vice-présidente actuelle de l'Association internationale de bioéthique, et directrice de l'axe éthique et santé au Centre de recherche en éthique. En 2020, elle est nommée Fellow de l'Académie canadienne des sciences de la santé ainsi que de la Fondation Trudeau, où elle a présidé le comité d'impact COVID-19.
Résumé de la conférence : Des nouvelles technologies génomiques permettent aux parents prospectifs d'avoir accès à des quantités croissantes d'informations génétiques sur leur fœtus. Cela signifie qu'ils sont confrontés à des décisions complexes concernant la gestion de la grossesse. Cela soulève aussi des questions sociétales complexes, concernant les tensions entre l'autonomie reproductive, d'une part, et la crainte que les décisions en matière de reproduction n'exacerbent les tendances eugéniques, d'autre part. Cette présentation explorera ces questions et donnera un aperçu de l'avenir de la procréation humaine.
Le champ de bataille idéologique de la promotion de la santé : quelques leçons tirées de l'intervention en santé urbaine « Changer les Règles du Jeu»
Présentée par Katherine Frohlich, professeure au Département de médecine sociale et préventive et à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Ses travaux de recherche portent sur les inégalités de santé, la théorie sociale en épidémiologie et en promotion de la santé et la sociologie du tabagisme. Ces publications les plus récentes se penchent sur les enjeux théoriques et conceptuels entre la recherche sur les quartiers et la recherche populationnelle, de même que sur les enjeux liés au tabagisme et aux inégalités sociales. Elle détient un doctorat en santé publique de l’Université de Montréal.
Résumé de la conférence : Le droit des enfants à la ville, leur mobilité indépendante et leur engagement dans le jeu libre ont diminués au cours des dernières décennies, en particulier dans les pays du Nord. Cette présentation décrit une étude d'intervention en promotion de la santé actuellement en cours à Montréal et à Kingston, en Ontario, qui vise à créer les conditions permettant aux enfants d'être plus autonomes et de jouer plus librement dans leur quartier. Plusieurs résultats de cette étude mettent en évidence ce que j'appelle « le champ de bataille idéologique quotidien de la promotion de la santé ». J'explore comment les interventions visant le changement des environnements, et non les comportements, peuvent heurter des citoyens. Le rôle que jouent les discours sur le risque dans l'important travail de promotion de la santé et les façons insidieuses par lesquelles les inégalités sociales dans les opportunités de santé sont renforcées au niveau local.
Pour la santé urbaine: mesurer, comprendre, et décider ensemble ?
Présentée par Yan Kestens. Détenteur d'un doctorat (Ph.D) en aménagement du territoire (Université Laval, Québec) et d'un postdoctorat en épidémiologie spatiale (Université de Montréal), Yan Kestens est depuis 2006 chercheur au Centre de recherche du CHUM et professeur au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal (ESPUM). Ses intérêts de recherche couvrent la dimension spatiale de notre relation avec l'environnement, et ses conséquences sur la santé. Les thématiques d’intérêt de Yan Kestens sont variées et couvrent tant la mobilité active et l’exposition aux risques que l’accessibilité aux ressources, le rôle des environnements alimentaires, le vieillissement et la santé mentale. Il est titulaire, depuis 2014, de la Chaire de recherche appliquée en interventions urbaines et santé des populations des IRSC-ASPC (Instituts de recherche en santé publique du Canada - Agence de la santé publique du Canada).
Résumé de la conférence : L’objectif de transformer la ville pour améliorer la santé des populations et l’équité est ambitieux. Il mobilise de nombreux secteurs et disciplines. La recherche en santé urbaine peut jouer un rôle important, et aider à bâtir la ville de demain. Mais tout n’est pas simple! Cette présentation se penchera sur divers enjeux que la recherche portant sur la ville en transformation peut rencontrer, et sur ses potentialités, en s’inspirant de travaux empiriques récents menés à Montréal et ailleurs.
Automne 21 / Hiver 22
Développements en science de l’évaluation de l’exposition aux facteurs de risque chimiques en milieu de travail
Présentée par Jérôme Lavoué, professeur titulaire au Département de santé environnementale et santé au travail et spécialiste en Évaluation des expositions professionnelles pour l’épidémiologie et l’hygiène du travail. Initialement formé comme chimiste industriel en France (Institut de chimie et physique industrielle, Lyon, 1996), Jérôme Lavoué a complété sa formation avec une maîtrise en santé environnementale et santé au travail (2001) et un doctorat en santé publique, option toxicologie (2006) à l’Université de Montréal. Il a ensuite fait un postdoctorat à l’Institut universitaire roman de santé au travail à Lausanne en Suisse (2006-2008). Dès son arrivée à Montréal en 1999, les intérêts du professeur Lavoué se sont tournés vers la toxicologie et l'analyse des risques puis les sciences de l’exposition. Ses recherches portent sur les expositions professionnelles aux agents chimiques, l'exploitation des bases de données d'exposition pour l’estimation des expositions passées, le développement de stratégies d'analyse du risque en milieu de travail et la création d'outils pratiques pour soutenir les acteurs de la santé au travail.
Résumé de la conférence : De nombreux travailleurs sont exposés à des agents chimiques potentiellement dangereux. La capacité à séparer avec le moins d’erreur possible les personnes plus exposées des personnes non ou moins exposées est essentielle à la fois pour l’évaluation épidémiologique des facteurs de risque et leur surveillance. Durant sa conférence, Jérôme nous entretiendra des développements méthodologiques sur lesquels lui et ses collaborateurs ont travaillé pour faciliter l’évaluation des expositions chimiques au travail, par le biais de l’exploitation d’archives de mesures d’exposition, de l’élaboration de matrices emploi-exposition rétrospectives, et du développement d’outils pratiques d’interprétation des mesures de pollution de l’air des milieux de travail.
Le système de santé à l'heure de la coconstruction : apport de l'expertise des citoyens et des patients/usagers pour améliorer la santé
Présentée par Dre Marie-Pascale Pomey, professeure titulaire au Département de gestion, d'évaluation et de politique de santé (DGEPS) et chercheuse au Centre de recherche du CHUM. Elle est médecin conseil à l’Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) du Gouvernement du Québec et codirectrice du Centre d'excellence sur le partenariat avec les patients et le public. Dre Pomey est également titulaire et chercheuse-boursière sénior de la Chaire en évaluation des technologies et des modalités de pointe du CHUM sur l'engagement des citoyens et des patients dans la transformation des organisations et du système de santé (MSSS-FRSQ-CRCHUM), et est membre chercheuse du Carrefour de l'innovation et de l'évaluation en santé.
Résumé de la conférence : Le système de santé s'est construit sans ses principaux utilisateurs et payeurs, soit les patients et les citoyens. Or, les patients et leurs proches ainsi que les citoyens développent des savoirs en lien avec leur santé, leur pathologie et l'utilisation du système de santé. Nous présentons ici différentes façons dont les citoyens, les patients et les proches peuvent s'investir pour rendre nos systèmes de santé et les professionnels qui y travaillent plus à l'écoute de ces savoirs pour améliorer l'expérience de tous et en cherchant à réduire les inégalités sociales.
Promouvoir l’éducation et le bien-être des enfants pour la reprise postpandémique : quelles avenues propose la recherche en développement?
Présentée par Sylvana Côté, professeure titulaire au Département de médecine sociale et préventive (DMSP) et chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine. Elle est titulaire d'un doctorat en psychologie l'Université de Montréal et est professeure titulaire au département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal. Ses travaux examinent les domaines de la psychopathologie développementale et de l'épidémiologie de la santé mentale au cours de la vie. Son programme de recherche est centré sur l'étude de la transmission intergénérationnelle des facteurs de risque pour les problèmes de santé mentale et l'efficacité de la prévention de ces problèmes par des services périnataux et préscolaires. Son programme de recherche s'articule autour de deux axes de recherche (étiologie et prévention) et un axe de transfert de connaissances.
Résumé de la conférence : Dans cette conférence, la professeure Côté présente certaines données longitudinales qui permettent d’entrevoir les impacts de la pandémie de COVID-19 sur le développement des enfants et des jeunes. Elle présente également les programmes de prévention ayant fait leurs preuves avant la pandémie et en quoi ils pourront être pertinents pour la période postpandémique.