Soutenance de thèse de Marc-André Blanchette
En 2004, la Commission ontarienne de la sécurité professionnelle et de
l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) a autorisé les travailleurs blessés à
consulter directement chiropraticiens, médecins, physiothérapeutes et infirmières autorisées.
Dans un souci de développer la meilleure première ligne de soins possible, il importe
d’investiguer l’impact de ces nouveaux premiers fournisseurs de soins. La présente thèse a
pour objectifs d’investiguer les facteurs reliés au délai de consultation et au type de premier
fournisseur de soins ainsi que l’association entre ces derniers et la durée d’indemnisation
financière des travailleurs rachialgiques ontariens.
Nous avons analysé les données d’une cohorte rétrospective de travailleurs
rachialgiques (n=5520) indemnisés par la CSPAAT en 2005. Des déterminants du type de
premier fournisseur de services de santé et du délai de consultation avec ce dernier ont été
identifiés au moyen de régressions logistiques et de modèles de Cox. Les associations entre les
premiers fournisseurs de services de santé, les délais de consultation et la durée
d’indemnisation salariale ont aussi été évaluées au moyen de modèles de Cox. L’analyse d’un
sondage effectué auprès de chiropraticiens canadiens a permis de cibler des caractéristiques
associées au nombre de travailleurs accidentés qu’ils traitent par année en utilisant une
régression négative binomiale.
Les travailleurs consultant initialement un physiothérapeute étaient
significativement plus âgés, ceux consultant un chiropraticien étaient moins susceptibles de
vivre dans une communauté de plus de 1 500 000 habitants et d’avoir un emploi manuel alors
que ceux consultant un médecin en première ligne avaient des blessures moins sévères et
moins d’antécédents de blessures similaires. Par rapport aux travailleurs consultant un
médecin (référence) en première ligne, ceux qui ont consulté un chiropraticien ont eu des
premiers épisodes d’indemnisation salariale complète plus courts (rapport de risques
instantanés [HR] = 1,20 [1,10 au 1,31], p <0,001), et ceux qui ont consulté un
physiothérapeute des premiers épisodes d’indemnisation salariale complète plus longs (HR ajusté = 0,84 [de 0,71 à 0,98], p = 0,028) au cours des 149 premiers jours d’indemnisation. Le
délai de consultation était plus court pour les travailleurs ayant accès à un programme de
retour au travail hâtif. Des blessures plus sévères, le doute de l’employeur sur l’origine
occupationnelle de la blessure et consulter un physiothérapeute en première ligne étaient
associés à un plus long délai de consultation. En contrôlant pour les facteurs de confusion, le
délai de consultation était significativement associé à la durée du premier épisode
d’indemnisation salariale (HR = 0,98 ; p <0,001). Les chiropraticiens canadiens qui ont
déclaré un volume plus élevé de travailleurs accidentés avaient des pratiques orientées vers le
traitement des travailleurs blessés, collaboraient avec d’autres professionnels de la santé, et
facilitaient l’accès aux soins des travailleurs.
Le type de premier fournisseur de soins consulté pour une rachialgie
occupationnelle est influencé par des facteurs reliés à la blessure et à l’emploi ainsi que par la
taille de la communauté du travailleur. Contrairement aux études précédentes, les travailleurs
consultant un médecin ne présentaient pas de blessure plus sévère. Le type de premier
fournisseur de soins et le délai de consultation avec ce dernier sont des déterminants de la
durée du premier épisode d’indemnisation.
Option : Épidémiologie
Le mardi 7 mars
À 10 h 30 au local 3019 au Pavillon 7101 avenue du Parc
Membres du jury :
Régis Blais, Président-rapporteur
Michèle Rivard, Directrice de recherche
Clermont Dionne, Codirecteur de recherche
Nicole Leduc, Membre du jury
Jean-Baptiste Fassier, Examinateur externe, Université Claude Bernard Lyon 1
Jérôme Lavoué, Représentant du doyen