Le Département de santé environnementale et santé au travail (DSEST) recevra le 8 février à 11 h, Ianis Delpla, enseignant chercheur à l’École des hautes études en santé publique de France, pour un séminaire intitulé «Utilisation des données de surveillance de la qualité chimique de l’eau potable pour évaluer les inégalités d’exposition de la population et les nouveaux risques liés au climat».

Date : jeudi 8 février 2024 de 11h à 12h

Lieu : Salle 3113 au pavillon Marguerite d’Youville

Résumé du séminaire : Les contaminants chimiques de l’eau potable, tels que les sous-produits de la désinfection (SPD : Trihalométhanes, Acides haloacétiques,…) ou encore le plomb ou les nitrates ont fait l’objet de nombreuses études portant sur leurs effets sanitaires ou leur comportement dans l’environnement ou dans le réseau de distribution d’eau potable. Cependant, les variations d’exposition selon le statut socioéconomique ont été beaucoup moins étudiées, et elles sont cruciales pour mieux évaluer les inégalités de santé. De plus, l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les fortes pluies, les sècheresses ou encore les méga-feux ont un impact notable sur la qualité de la ressource en eau, et particulièrement sur les précurseurs de la formation de SPD. Une dégradation de la qualité de l’eau suite à ces épisodes climatiques, couplée aussi à un manque d’outils et de connaissances des opérateurs et gestionnaires de l’alimentation en eau potable sur l’adaptation du traitement, ainsi que sur la formation des SPD en réseau de distribution peut conduire à une augmentation de l’exposition des populations. Cette présentation sera centrée sur l’utilisation de données de surveillance (règlementaires, campagnes ciblées) des contaminants chimiques de l’eau d’intérêt sanitaire (plomb, SPD,), pour la prise en compte des nouveaux risques climatiques et des vulnérabilités sociales de la population dans l’évaluation de l’exposition.

Biographie du conférencier : Ianis Delpla a développé au cours de aa carrière au Québec et en Bretagne (France) une expertise en chimie environnementale et modélisation pour l’évaluation des liens entre l’occupation d’un territoire, le climat et les expositions aux contaminants hydriques (sous-produits de la désinfection, plomb). Ses travaux ont aussi porté sur le développement d’outils de suivi et d’aide à la décision pour la surveillance et la gestion des risques pour l’approvisionnement en eau potable dans un contexte de changements climatiques. Après presque 10 ans au Québec au sein de la Chaire de Recherche en Eau Potable de l’Université Laval, Il est depuis fin 2022 professeur à l’EHESP en Santé environnementale et évaluation des risques hydriques. Ses activités ont conduit à la publication d’une trentaine d’articles, et de plusieurs chapitres de livre, ainsi qu’à donner régulièrement des conférences aux États Unis et au Canada.