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Portrait de diplômé : Isabelle Parent, la vaccination contre la COVID-19 entre de bonnes mains

À Laval, c’est une diplômée de l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM) qui est à la barre de la vaste campagne de vaccination contre la COVID-19. Alors que l’opération atteint sa vitesse de croisière, Isabelle Parent raconte les tempêtes qu’elle doit affronter quotidiennement, mais aussi sa satisfaction de faire partie de ce qu’elle croit être LE dossier politique de l’année.

Isabelle Parent

«C’est vraiment quelque chose d’énorme, lâche-t-elle. On s’ajuste tous les jours, même si actuellement tout est sur les rails ou presque. J’ai fait des heures à ne plus les compter ces derniers mois. J’avoue ne pas avoir beaucoup vu mes enfants. Mais je suis tellement fière! Grâce à mes efforts et à ceux de toutes les équipes avec lesquelles je travaille, on aperçoit la lumière au bout du tunnel.»  

À Laval, Isabelle Parent estime que l’objectif de vacciner 70% de la population avant le 24 juin sera atteint. Pour cela, il aura fallu mettre une grosse machine en place en peu de temps. En tant qu’adjointe à la présidente-directrice générale adjointe du CISSS de Laval, elle participe d’abord l’été dernier à bâtir des sites non traditionnels pour accueillir les malades de la COVID-19. Un hôtel, un couvent, la Place Bell et l’aréna Cartier sont alors transformés en hôpitaux. Et lorsque des postes de directeurs de la vaccination s’ouvrent dans chaque région, elle obtient logiquement celui de Laval. 

«Nous avons ouvert 4 sites de vaccination de masse, indique-t-elle, plus un 5e dans la Place Bell, sous la tutelle d’un consortium d’entreprises avec lesquelles nous avons un partenariat: Banque Nationale, Metro/Jean Coutu, Couche-Tard, Bell, Molson et Groupe CH. Celui-ci est autonome, mais sous notre responsabilité tout de même. En ce moment, nous vaccinons environ 4000 Lavallois par jour.» 

Un parcours formateur  

Pour arriver à ce résultat, il a fallu mobiliser la population, mais aussi le personnel de santé. Les infirmières actives n’auraient pas suffi, et on a donc dû non seulement faire appel aux retraitées, mais également former des ergothérapeutes, nutritionnistes et autres professionnels pour pouvoir vacciner.  

«C’est mon 1er poste en tant que cadre supérieure, note-t-elle, et j’adore ce que je fais. Si je le pouvais, je resterais ici toute ma vie! L’aspect organisationnel, je connaissais déjà. Mais l’autre facette, plus stratégique et politique, ç’a été complètement nouveau. Les médias sont tout le temps là à frapper à ma porte. C’est normal, la population a besoin de savoir ce qui se passe. Mais je regrette que certains n’aient pas toujours bien rapporté mes propos. Aujourd’hui, je me prépare mieux.» 

Après un baccalauréat en psychologie à l’Université de Montréal (UdeM), elle poursuit à l’ESPUM une maîtrise en administration des services de santé et un diplôme complémentaire en gestion des systèmes de santé. Ses diplômes en poche, elle obtient un poste de conseillère en développement organisationnel au CISSS de Laval, en 2014. S’ensuivent 2 autres expériences en tant que chef de secteur des services ambulatoires des cliniques de neurochirurgie, neurologie et psychiatrie au Centre universitaire de santé McGill, puis de chef d’unité du CHSLD de Lachute, au CISSS des Laurentides. Elle regagne le CISSS de Laval en janvier 2020… 3 mois avant que la pandémie n’éclate au Québec. 

Tirer les leçons de cette épreuve 

Aujourd’hui, la jeune femme entrevoit un véritable déconfinement une fois que la 2e dose sera administrée et un retour à la normale d’ici la fin de l’année. Même si elle regrette que certains se méfient du vaccin et que, même dans son cercle proche, certains baignent dans le milieu complotiste, elle estime que la réponse des Québécois est bonne.   

«Il y en a qu’on n’arrivera jamais à aller chercher, avoue-t-elle. Mon travail, c’est de convaincre les indécis. Avec les variants, j’ai l’impression que les gens se sentent plus concernés, les jeunes notamment. J’espère qu’ils vont répondre présents en masse. Encore un peu de patience… mais je suis sûre que les masques vont finir par tomber.»  

Isabelle Parent souhaite cependant que nous tirions en tant que société des leçons de cette épreuve, entre autres que le lavage des mains demeure systématique, alors même qu’elle fait remarquer que nous n’avons pas eu d’épidémie de gastroentérite ni d’influenza cet hiver. Elle note également que la pandémie a eu un effet accélérateur en matière de consultation médicale à distance et que cela restera un legs, pour le meilleur. 

Quant à elle, elle affirme avoir énormément grandi professionnellement ces derniers mois et avoue espérer un autre défi de taille après la crise.
 
«J’ai toujours eu l’ambition de devenir PDG, conclut-elle. J’ai prouvé que j’étais capable d’en prendre. Je crois que mon chemin pour atteindre mon objectif professionnel se dessine peu à peu.»  

En quelques mots…  

Votre meilleur souvenir de l’UdeM: Lorsque j’ai accepté la présidence de l’association étudiante de l’ESPUM.
 
Un cours qui vous a marquée: Habiletés politiques, avec Laurent Duchastel. 
 
Une passion qui vous anime: Accomplir des défis plus grands que nature, c’est ce qui m’anime le plus! 
 
Un film dont vous ne vous lassez pas: Babel représente pour moi le monde si grand, mais en même temps si petit. 
 
Une ville qui vous fascine: Puerto Plata, où j’ai rencontré mon mari.

 

Rédigé par Hélène Roulot-Gazmann, mai 2021, à la demande du Réseau des diplômés et des donateurs pour l'École de santé publique de l’Université de Montréal.