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François Castonguay alerte sur la résistance aux antimicrobiens au Canada

La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace croissante pour la santé publique et l’économie canadienne.


Le 6 octobre 2025, François Castonguay, professeur au Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), était au Parlement du Canada, à Ottawa, pour présenter ses travaux devant le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes. 


Une menace multisectorielle

La résistance aux antimicrobiens (RAM) touche la santé humaine, animale et environnementale, et ses conséquences sont déjà lourdes : chaque année, plus de 21 000 décès au Canada seraient liés à des microbes résistants, dont environ 5 400 directement imputables à la RAM. Sans mesures renforcées, ce nombre pourrait plus que doubler d’ici 2050.

D’un point de vue économique, les coûts pourraient dépasser 20 milliards de dollars par an en 2050, dont près des deux tiers dans des secteurs autres que le système de santé — comme l’agriculture, le transport ou la construction — illustrant le caractère multisectoriel de ce problème.


Approche « Une seule santé » et science économique

Pour lutter efficacement contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), l’équipe recommande d’adopter une approche intégrée « Une seule santé », qui favorise la collaboration entre ministères, chercheurs, milieux agricoles et société civile, tout en reconnaissant l’interdépendance entre santé humaine, animale et environnementale. Combinée aux outils de la science économique, cette approche permet d’identifier les interventions les plus efficaces, de prioriser les investissements et d’orienter les actions vers celles offrant le plus fort rendement sanitaire et économique. Ensemble, ces deux leviers constituent un cadre puissant pour guider les décisions politiques et maximiser l’efficacité du Plan d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens.


Cinq piliers stratégiques

L’argumentaire s’appuie sur le Plan d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens et propose des interventions concrètes dans cinq piliers stratégiques :

  1. Recherche et innovation – soutenir le développement de nouveaux traitements ou alternatives, comme les bactériophages.
  2. Surveillance – renforcer la détection et le suivi des souches résistantes, notamment grâce au séquençage génomique.
  3. Intendance – promouvoir des prescriptions responsables en soins primaires et modifier les comportements des prescripteurs.
  4. Prévention et contrôle des infections – recourir aux vaccins et aux interventions non pharmaceutiques pour limiter la propagation des infections.
  5. Leadership – renforcer la coopération interministérielle et intergouvernementale autour de l’approche Une seule santé.

 

Cet argumentaire a été réalisé par François Castonguay (UdeM) François Arès (ULaval), Caroline Raymond (UdeM) et Nicolas Macia (UdeM). Consultez l’argumentaire complet sur le site de la chambre des commune