Soutenance de thèse de Syed Ahsan Raza
Contexte : Les comparaisons internationales des taux d’incidence du cancer sont des sources importantes d’éléments pour la génération d’hypothèses concernant l’étiologie du cancer. Les artefacts associés aux taux d’incidence peuvent être potentiellement trompeurs lors de l’interprétation de tendances à partir de registres sur les cancers. Le ratio des sexes (défini comme le taux d’incidence du cancer masculin sur féminin) est une mesure qui peut être moins susceptible d’avoir des ambiguïtés d’interprétation de ces artefacts, dans la mesure où la constatation des cas de cancer est similaire chez les hommes et les femmes. Objectifs : Par conséquent, l’objectif principal de cette étude est de démontrer l’utilité de l’analyse du ratio des sexes sur l’incidence du cancer, en termes de conclusions sur les causes potentielles qui dirigent les tendances du ratio des sexes, en fonction du temps et des régions géographiques. Méthodes : L’incidence du cancer dans cinq continents (CI-5), une base de données de registres de populations liées au cancer obtenue auprès du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été utilisée pour accéder aux données d’incidence de 30 différents cancers dans 3 fourchettes de temps (i.e. 1974-77 ; 1988-92 et 2003-07) à partir de 77, 142 et 281 registres sur le cancer.Résultats : Dans l’analyse de régression d’effet combiné, en utilisant le nombre égal de 76 registres de longue durée sur les cancers de chaque année entre 1983 et 2007, et après avoir ajusté la variation géographique dans le ratio des sexes, le cancer du poumon avait le plus haut ratio des sexes en moyenne dans l’année de ligne de base (i.e. 9,98), suivi par l’œsophage (7,83), la vessie (5,09), le foie (3,83), le pancréas (2,08), la leucémie (1,85), les lymphomes non-Hodgkin (1,76), le cerveau (1,65), le rectum et l’anus (1,53), le côlon (1,21), les yeux (1,2), le mélanome de la peau (0,92), la galle (0,65) et la thyroïde (0,54). Dans les registres appartenant aux pays, avec une faible inégalité des genres et une prévalence du tabagisme similaire chez les femmes et les hommes (la Suède, la Norvège et le Danemark), le ratio des sexes pour le cancer du poumon était très bas (1,2, 1,3 et 1,6). Tandis que l’Espagne, avec une prévalence similaire du tabagisme chez les hommes et les femmes, montrait un ratio des sexes inhabituellement haut pour le poumon (7,1) ainsi que pour d’autres cancers associés au tabagisme (vessie : 14,9 ; œsophage : 10,7 ; et larynx : 28,2). Les résultats de notre étude soulignent plusieurs types de cancer, en particulier celui des reins pour lequel des facteurs de risques reconnus et bien connus sont peu susceptibles d’expliquer pleinement le ratio des sexes uniformément stable au cours du temps et des régions. D’autres types de cancer, pour lesquels le ratio des sexes était uniforme au cours de trois décennies, étaient le myélome, la leucémie et la thyroïde. Conclusions: Les facteurs de risques bien établis tels que le tabagisme et l’obésité, pour lesquels la prévalence varie dans les deux sexes au niveau mondial, ne sont pas en mesure d’expliquer les ratios des sexes curieusement stables pour le cancer du rein maintenus au cours des trois décennies. Cette observation nous a tenté d’émettre l’hypothèse que certains facteurs endogènes, tels que la génétique ou la variance génétique pourraient être en mesure d’expliquer le ratio des sexes stable de ce cancer. Un autre type de cancer, le myélome multiple, est aussi uniformément stable au cours du temps et de l’espace, et le rôle de la vitamine D a été précédemment postulé.. D’un point de vue préventif, comprendre la contribution des causes connues ou inconnues en parallèle des disparités potentielles liées au genre dans le rapport du cancer est essentiel pour les praticiens de santé publique et les acteurs politiques.
Option : Épidémiologie
Le jeudi 1 mars
À 13h au local 3019 au Pavillon 7101 avenue du Parc
Membres du jury :
Christina Zarowsky, Présidente-rapporteur
Jack Siemiatycki, Directeur de recherche
Mireille Schnitzer, Codirectrice de recherche
Audrey Smargiassi, Membre du jury
Jonathan Chevrier, Examinateur externe, McGill University
Bryna Shatenstein, Représentante du doyen