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Parlons de la relève : Annie St-Amand et Claudia Talbot

Les diplômées Annie St-Amand (santé environnementale et santé au travail 2004) et Claudia Talbot (kinésiologie 2008, santé et sécurité du travail 2011 et hygiène du travail 2019) partagent leurs réflexions sur ce qui est attendu des jeunes professionnelles et professionnels aujourd’hui.

Continuer à apprendre

Annie Saint-Amand, Cheffe de section et biosurveillance nationale, Santé Canada

Annie Saint-Amand a fait un bon bout de chemin à Santé Canada. Au fil des 18 dernières années, elle a gravi les échelons au sein de l’institution fédérale où elle est maintenant cheffe de section dans l’équipe de biosurveillance nationale.  

Aujourd’hui, elle accueille des stagiaires et des personnes nouvellement diplômées de l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM) et se reconnaît en celles et ceux qui foulent les portes de son unité. 

«J’ai été recrutée grâce au sujet de mon stage, souligne-t-elle. Mon projet portait sur la ventilation et les problèmes de la qualité de l’air dans les arénas. Ç’a retenu l’attention de Nicolas Gilbert à Santé Canada, et il m’a encouragée à passer un concours pour une place dans l’unité de la qualité de l’air intérieur.  

«Le 1er défi professionnel pour moi était de déménager à Ottawa. Je ne me sentais pas prête à le faire, mais lorsque j’ai obtenu le poste, je me suis lancée. Je ne le regrette pas parce qu’aujourd’hui je me considère presque aussi ontarienne que québécoise! 

«Malgré ce grand changement au début, j’avais confiance en mes compétences, car nous sommes bien formés à l’Université de Montréal (UdeM). Là où j’avais besoin de soutien, c’était en ce qui a trait au rôle de Santé Canada. C’était un autre défi professionnel de passer des projets appliqués de la Direction de santé publique de Montréal, là où j’ai fait mon stage, à ceux de réglementations de Santé Canada. Ça peut être difficile à comprendre au début. 

«C’est pourquoi, souvent, lorsque j’accueille des stagiaires et des personnes nouvellement professionnelles, je les jumelle avec quelqu’un qui a 15 ou 20 ans d’expérience pour qu’elles puissent mieux saisir ce changement de perspective. Comme ça l’a été pour moi, travailler dans une aussi grande organisation avec différents niveaux de gestion et plusieurs groupes qui ont des mandats précis, c’est un apprentissage, surtout pour celles et ceux qui ont passé beaucoup de temps sur des projets de recherche.  

«Au fil des années, j’ai appris à collaborer, à rester ouverte et à recevoir des commentaires de mes pairs. Parce qu’ultimement ce qu’on fait doit être utile et répondre aux besoins des personnes pour lesquelles nous établissons les lignes directrices. 

«Ma formation à l’UdeM a vraiment aidé à orienter mon choix de me joindre à l’équipe de biosurveillance. Quand je suis arrivée à l’unité, voilà 10 ans, les données en biosurveillance étaient mal connues et on était une toute petite équipe. À l’ESPUM, j’avais appris dans mes cours de modélisation que la biosurveillance, c’était le futur de l’exposition.  

«Le chef de l’époque, Doug Haines, m’avait donné comme objectif de valoriser ces données pour l’évaluation de risques. De permettre au programme de durer dans le temps et d’être utile, c’est la vision que j’ai adoptée à mon tour.  

«C’est par ailleurs un conseil que j’ai pour la relève : s’il y a une personne qui a une carrière intéressante et une vision que vous partagez, modelez-vous à elle. Et même si vous n’avez pas toutes les compétences en poche pour un certain poste, lancez-vous. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de mon employeur qui m’a confié de très grands projets, a cru en moi et m’a formée pour que je réussisse.»


Saisir les occasions

Claudia Talbot, Conseillère en santé, sécurité et environnement | Centre manufacturier Saint-Laurent, Bombardier

Claudia Talbot évoluait déjà chez Bombardier lorsqu’elle a repris les études pour effectuer un diplôme d’études supérieures spécialisées en hygiène du travail à l’ESPUM, un choix qu’elle a fait comme bon nombre de professionnelles et professionnels exposés à différents enjeux au travail. Elle supervise maintenant des stagiaires de l’ESPUM au sein de son équipe. 

«L’équipe-conseil en santé, sécurité et environnement est composée de personnes qui ont des profils complémentaires, mentionne-t-elle. Au moment de mon arrivée, il y avait un ingénieur, un ergonome, une hygiéniste et 2 généralistes, dont moi, avec ma formation en kinésiologie et en santé et sécurité du travail.  

«À force de travailler sur le plancher, en soutien à la production, j’ai été exposée à plusieurs enjeux en ce qui a trait à l’hygiène du travail. J’aimais bien être généraliste, mais dans une perspective de développement de carrière, je trouvais pertinent d’ajouter une corde à mon arc. Aussi, l’équipe avait besoin de ce soutien pointu parce que l’hygiéniste s’occupait également de l’environnement. C’était l’occasion rêvée de me spécialiser. 

«À la suite de mes études à l’ESPUM, j’ai bien sûr développé de nouvelles compétences, mais j’ai en outre acquis une vision globale des risques en usine. Avant ma formation, j’étais experte des risques dans mes secteurs, maintenant je compose avec des programmes complets comme ceux de protection respiratoire ou de santé auditive, par exemple, qui s’appliquent à l’entièreté de l’usine et non seulement à un secteur.  

«Je contribue à l’harmonisation avec les autres usines de Montréal et siège à la Table de concertation sur l’hygiène du travail du Conseil du patronat du Québec, une expérience très enrichissante qui aura une incidence sur des lois provinciales. Ma formation me permet d’avoir le recul nécessaire pour y participer. 

«Quand on reçoit des stagiaires de l’ESPUM, une chose importante que je m’assure de leur transmettre est l’approche collaborative que l’équipe adopte avec les travailleurs et travailleuses. On a des projets sur lesquels on aimerait avancer, et les travailleurs et travailleuses peuvent nous aider, par contre, il ne faut pas oublier que leur tâche, c’est de construire des avions, pas de répondre à nos questions!  

«Au fil des années, nous avons développé une relation équilibrée qui n’empiète pas sur le travail en usine. Les travailleurs et travailleuses savent qu’ils peuvent communiquer avec nous directement pour certains enjeux, et nous remarquons qu’il y a moins de résistance au changement. Lorsqu’on identifie des problématiques, souvent, c’est sur le plancher qu’on va trouver des pistes de solutions “out of the box”. Donc de développer et de maintenir une relation saine avec eux, ultimement, c’est facilitant pour notre travail. 

«Le plus grand conseil que je donnerais à quelqu’un qui vient de terminer ses études et qui commence dans le milieu professionnel, c’est d’être ouvert. Lorsqu’on sort de l’université avec notre bagage, nos connaissances et nos compétences, on veut tous et toutes bien faire. J’encourage donc les personnes nouvellement professionnelles à saisir les occasions avec ouverture et à tirer profit de chaque expérience.»