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/ École de santé publique

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Richard Depairon - Intervenant en soins spirituels et coordonnateur clinicien - CHSLD Émilie-Gamelin & CHSLD Paul-Émile-Léger - CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal - Direction Service Multidisciplinaire

Des anges pour nos anges

J’aimerais rendre hommage à mes collègues intervenants en soins spirituels qui œuvrent sur le terrain en milieu hospitalier, en CHSLD et en réadaptation. On parle peu d’eux, ils travaillent dans l’ombre, discrètement, mais leur présence fait une grande différence en ces temps difficiles.

Quand tous expriment leur désarroi et tentent de cacher leur anxiété, l’un d’eux nous rappelle simplement que ses lys ont fleuri. L’affirmation surprend d’abord, puis inspire, nous rappelle que la vie continue malgré tout.

Les intervenants en soins spirituels ne sont pas à l’abri de l’inquiétude, mais ils ont l’art de prendre de la hauteur et de s’émerveiller du printemps qui s’installe, de voir le soleil derrière les nuages même en ces jours de pluie. Pas de doute qu’ils agissent, particulièrement en ce moment, comme des catalyseurs d’énergie positive.

J’ai énormément d’estime pour nos anges gardiens, médecins, infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires et je salue leur générosité et leur courage dans cette épreuve. Les intervenants en soins spirituels, dans ce contexte, sont, si j’ose l’analogie, des anges pour nos anges. Il sont un soutien apprécié et nécessaire pour nous rappeler à tous que la vie continue, qu’un jour, nous nous réveillerons de ce cauchemar.

Que retiendrons-nous de cette crise, demande l’intervenant en soins spirituels ? Ne nous faisons pas d’illusion. Il ne s’agit pas seulement de modifier notre horaire de travail, la crise que nous vivons bouleverse déjà probablement nos valeurs et nos croyances. Nous avons perdu le contrôle de notre vie et nous ignorons le jour où nous pourrons sortir de cette impasse. La plupart en garderont un souvenir amer. Mais je fais le pari que plusieurs utilisent déjà cette période pour réfléchir sur le sens de leurs vies, sur ce qui compte réellement pour eux. La crise devient, pour ainsi dire, une opportunité pour se centrer sur l’essentiel.

Merci à vous chers collègues qui prenez soin de la vie spirituelle, qui prenez soin d’écouter avec patience, de prier avec les patients et les résidents quand c’est nécessaire et de nous rappeler l’essentiel. Votre présence est précieuse et appréciée. Aidez-nous à dessiner nos arcs-en-ciel et à nous émerveiller des lys qui poursuivent leur course inexorablement et en dépit de nos défis.