Les activités de jeu libre et le transport actif sont essentiels pour la santé et le bien-être des enfants, et leur déclin, engendré par une conception des espaces urbains centrée sur l'automobile, est devenu une préoccupation majeure en matière de santé publique. Parallèlement, la mobilité indépendante est devenue un déterminant essentiel du développement et du bien-être des enfants.
Pourtant, peu d'études explorent ces trois concepts sous le même prisme et peu d'interventions en santé publique confrontent activement ce que l'on surnomme "l'autonormativité".
Dans la publication intitulée "Children’s right to the city and their independent mobility: why it matters for public health", les chercheuses Kate Frohlich, professeure à l'ESPUM et directrice scientifique de l’Institut de la santé publique et des populations des IRSC, et Patricia Collins (Queen's University) émettent l'hypothèse que la mobilité indépendante est fondamentale pour le transport actif et le jeu libre, et que les efforts visant à augmenter ces derniers sont voués à l'échec sans une compréhension approfondie des obstacles à la mobilité indépendante des enfants.
Bien que l'accent mis sur la mobilité indépendante (IM) et la planification urbaine pose un défi pour la santé publique, puisque la gestion de l'aménagement urbain peut sembler sortir du champ de compétence formel de celle-ci, les chercheuses insistent sur l'importance de repousser les limites traditionnelles du domaine en collaborant directement avec des spécialistes, des organisations non gouvernementales et des municipalités sur des questions liées à l'urbanisme et aux transports.
Frohlich KL, Collins PAChildren’s right to the city and their independent mobility: why it matters for public healthJ Epidemiol Community Health Published Online First: 03 August 2023. doi: 10.1136/jech-2023-221067