La pandémie de COVID-19 a souligné l'importance des services de santé publique dans la lutte contre les maladies et pour la protection de la santé des populations. En parallèle, les soins de santé ont été fortement impactés par la crise sanitaire et ont souligné les lacunes importantes de nos systèmes de santé pour une prise en charge efficace des malades.
Pourtant, il est peu probable que les gouvernements accordent la priorité aux soins préventifs : comme d'autres investissements à long terme, les programmes de santé publique sont particulièrement vulnérables à l'austérité budgétaire, et les dépenses de prévention ne sont pas influencées par la partisanerie gouvernementale puisque les partis ne peuvent pas attirer les votes avec des investissements à long terme aussi peu visibles.
C'est ce rapport entre investissement en soins préventifs et curatifs, que le professeur Olivier Jacques du Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé de l'École de santé publique de l'UdeM, et Alain Noël (Département de Sciences politiques, UdeM) ont exploré dans l'article intitulé "The politics of public health investments" publié dans la revue Social Science & Medicine.
En utilisant un ensemble de données couvrant 25 pays de l'OCDE de 1970 à 2018, les deux chercheurs ont voulu démontrer que les consolidations fiscales réduisent le niveau d'investissement en soins préventifs par rapport aux soins curatifs.
Ils confirment également que les gouvernements de gauche ne sont pas plus susceptibles d'investir dans la santé publique que les gouvernements de droite. Enfin, en contribuant à la littérature sur les systèmes de santé comparés, la publication montre que les systèmes de services de santé nationaux maintiennent des investissements en soins préventifs plus élevés que les systèmes d'assurance maladie sociale.