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/ École de santé publique

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Doctorat en santé publique (option Promotion de la santé)

"Le doctorat en promotion de la santé est pour celles et ceux qui se préoccupent du bien-être commun, qui cherchent des solutions dans les déterminants sociaux et environnementaux de la santé, et qui sont prêts à mettre à l'épreuve leur vision du monde."

Je m’appelle Yuliya et je suis une étudiante au doctorat en promotion de la santé. Mes champs d’intérêt sont la santé positive, la promotion de la santé cognitive et la santé mentale, la santé urbaine, la participation communautaire et les actions intersectorielles.

Par ma formation de base, je suis un médecin de famille et au début de mon parcours j’ai travaillé dans une urgence à une grande clinique au nord du Kazakhstan. Ma ville se situait au croisement des chemins de fer, et mon département était rempli par les débris de migration des gens entre le pauvre sud du Kazakhstan et le nord, qui était riche. J’ai vu toutes sortes de blessures; les jeunes hommes battus dans les toilettes de la gare pour la prise de vingtaines de dollars; les femmes saignantes qui se faisaient avorter en cachette pour ne pas apporter la honte dans leur famille au Sud; les vagabonds qui arrivaient avec un seul diagnostic de « dystrophie alimentaire extrême », les gens en surdose de drogues et les gens dans une épisode psychotique qui n’ont jamais reçu une consultation psychiatrique auparavant. La quantité de souffrance et de misère chez nos patients, leur fragilité et leur insécurité m’ont fait sentir comme étant futile et mon travail comme dépourvu du sens. J’ai ressenti qu’à l’hôpital on n’aidait pas les gens, mais qu’on prolongeait leur souffrance. Il était évident qu’il fallait changer le système pour les aider et c’est comment je suis arrivée à la santé publique.

En arrivant au Québec, j’ai poursuivi mes études : j’étais admise en maitrise en épidémiologie à l’Université Laval. J’ai eu la chance d’être supervisée par Simon Duchesne, qui travaille sur la maladie d’Alzheimer, plus précisément sur la prédiction précoce de la maladie à partir de l’imagerie cérébrale. Simon m’a contaminé avec sa passion de la santé cognitive. Néanmoins, dès le début de mon travail sur le sujet, j’étais plus intéressée par pourquoi les gens restent en santé plutôt que pourquoi les gens tombent malades. Cet intérêt s’est renforcé pendant mon travail dans le Centre d’études sur le trouble obsessionnel compulsif. Les chercheurs du centre s’appuient sur l’approche de la psychologie positive dans leur travail, dont les résultats sont impressionnants. C’est donc pourquoi j’ai choisi la promotion de la santé comme ma spécialisation en santé publique.

Je suis au début de ma troisième année en promotion de la santé et je dois avouer j’ai subi des changements pendant mes études. La promotion de la santé porte sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé. Pour moi, formée dans l’approche centrée sur l’individu, le changement de paradigme était parfois douloureux. J’ai dû lire, et lire, et lire encore pour rattraper des connaissances :  pour adopter le bon vocabulaire, pour comprendre les concepts et les relations entre eux, pour commencer les analyser, systématiser, les critiquer un jour peut-être. Je suis au début de ce parcours. Cependant, j’espère répondre à mes questions et, peut-être, contribuer aux réponses d’autrui.

Pour conclure, je dirais que le doctorat en promotion de la santé est pour celles et ceux qui se préoccupent du bien-être commun, qui cherchent des solutions dans les déterminants sociaux et environnementaux de la santé, et qui sont prêts à mettre à l'épreuve leur vision du monde.

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